Le four de poterie à Guellala

	Guellala		S
	Ikellelen
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Le four de cuisson

Construction

Ces fours à l'aspect vétusté et si pittoresque donnent au Sud de l'île une allure particulière. Déjà les anciens navigateurs avaient pris les fours des potiers d'Haribus - le nom ancien de Guellala sur la Table de Peutinger - pour des fours à chaux ou pour des montagnes. C'est un fait que quelques uns d'entre eux ont des dimensions importantes, lorsqu'on les voit de l'extérieur; mais c'est sous terre que se développe la plus grande partie de l'édifice.

A : emplacement de l'élément dit gasba.
B : doukkana.
C : chambre de chauffe (bît-en-nâr).
D : orifice pour déverser le combustible.
E : couloir d'accès.

1 : harta, coupole du four.
2 : mnifsa, petit cheminon.
3 : menfes, cheminon.
4 : ses, partie en briques inclinées.
5 : gasba, paroi latérale inférieure.
6 : seryûn, porte d'enfournement.
7 : ghorbâl , sole.
8 : mnîra.
9 : fhad.

Parmi les divers fours rencontrés à Guellala, on peut distinguer deux types majeurs :

Koucha maghlouga (four fermé)
Ils sont utilisés pour la cuisson des poteries Jeffaye qui sont fermées et comportent un goulot. Ils sont très vastes; il en existe qui peuvent contenir jusqu'à 160 jarres, du genre sefrî, et dont la partie supérieure mesure 6 m de diamètre et 4,50 m de hauteur entre la clef de la coupole et la partie bombée de la sole.
Koucha mahloula (four ouvert)
Ils servent à la cuisson des poteries ouvertes, du genre plat, maâjna, mahbas. Ils sont moins vaste que les premiers car les poteries ouvertes (plates) ne peuvent s'entasser sur une grande hauteur, sans risque de bris pour les pièces inférieures qui, du fait qu'elles ne sont pas unies, ne peuvent résister qu'à une pression limitée. D'où l'emploi de deux sortes de fours, selon que la partie supérieure est plus élevée ou plus écrasée.

Enfournement

La cuisson est l'opération la plus importante et la plus délicate de la fabrication. La plus importante, parce que c'est elle qui donne aux objets leurs qualités et leur aspect définitif. La plus délicate, parce qu'elle exige l'emploi de températures très élevées, obtenues dans des appareils difficiles à conduire :
- La chaleur donnée trop brusquement ferait fondre les pièces.
- Top lentement et avec un combustible humide, elle causerait une désagrégation d'une partie des poteries, sous le ruissellement de l'eau de condensation.
- Trop faible, la chaleur cuirait inégalement les objets.
- Trop forte, les pièces fonderaient.
- Un refroidissement trop rapide causerait des éclatements ou des fêlures.

Les difficultés ne manquent pas. Pour s'en rendre compte, il n'est y a qu'à voir les multiples appareils de contrôle de cuisson dont disposent les fours modernes : thermomètres à gaz, pyromètres à dilatation, mesureurs de retrait, montres diverses ordinaires ou fusibles, indicateurs de tirage, contrôleurs d'atmosphère, etc. A Guellala, la cuisson est conduite au jugé et les résultats montrent assez que la méthode est bonne, si le maître du feu est bon. De même que, pour être potier, on n'est pas pour autant constructeur chevronné, en matière de four, de même lorsqu'il s'agit de l'enfournement.

Mise à jour 10/4/09